vendredi 17 juin 2016

Ronda



Ronda est une petite ville andalouse qui fut la pointe avancée des rois catholiques durant la reconquête face aux musulmans. Elle est située sur un éperon rocheux et par dessus un canyon étroit et profond, ce qui en fait un site remarquable. Je vous en donne un aperçu.





Si elle est connue  aujourd'hui c'est parce qu'elle est  emblématique de la tauromachie espagnole. Ses arènes construites en 1785 , les plus anciennes d'Espagne, sont le berceau de la tauromachie à pied. Le grand matador Antonio Ordonez, fils du pays, y a sa statue. Orson Welles et Ernest Hemingway tous deux grands amateurs de corrida et amis d'Ordonez, ont choisi d'être enterrés à Ronda.




Cependant je ne vais pas vous entretenir de tauromachie , mais d'une oeuvre iconoclaste, qui fait la curiosité de l'église de Ronda.
Il s'agit d'un tableau de 1988 de l'artiste Raymonde Pagegie, fille du peintre français Raymond Pagegie, représentant la dernière cène du Christ avec ses apôtres, à l'instar de la célèbre  Cène de Léonard de Vinci. Ce tableau offert par des paroissiens de Ronda est un vrai scandale pour beaucoup de fidèles. Tous les personnages du tableau sont androgynes. Tous les apôtres et le Christ ont des corps féminisés et sont imberbes.
Malgré les controverses que suscite la présence de cette oeuvre dans l'église, elle n'a pas été enlevée.
Toutefois lorsque l'évêque de Grenade vient pour officier à l'occasion de grandes fêtes du calendrier catholique, les organisateurs locaux prennent bien soin qu'il ne passe pas devant le tableau.

La présence de ce tableau dans une église de la très catholique Espagne demeure un mystère. Mais les espagnols sont extraordinaires.



Dans la même veine je vous mets le lien d'un site espagnol qui recense tous les détournements et parodies de la dernière Cène . Certaines images ont été censurées en France et en Italie.

Las ultimas cenas de celebridades

J'espère avoir suscité votre curiosité et vous dis

a an lot soley !

à un autre soleil !


lundi 13 juin 2016

Andalousie, ferveur populaire



Lors de notre court séjour en Andalousie, bien  que participant à un voyage organisé, à notre étape de Séville  nous  nous sommes promenés seuls .
Le soir après le diner à l'hôtel, nous sommes sortis à la découverte du quartier. Au bout de  vingt minutes alors que nous  étions dans l'expectative quant au choix de notre itinéraire , nous sommes tombés sur une procession religieuse.

Nous étions en prise directe avec la vraie vie dans un quartier populaire absolument pas touristique. Ce fut une vraie découverte de voir toutes les générations de trois à soixante quinze ans participer avec bonne humeur et fierté à cette procession. Ils donnaient l'impression d'un peuple uni et fier de leurs traditions. Cette impression fut confirmée quand j'ai demandé aux badauds et même à des accompagnateurs, quelle fête était célébrée. Ce n'est qu'au bout de la dixième personne interrogée que j'ai fini par savoir qu'il s'agissait d'une procession en l'honneur de St Jean Baptiste protecteur de la paroisse du quartier. L'expression de la cohésion sociale m'a parue plus forte que l'expression du sentiment religieux.

Les plus sérieux étaient les musiciens qui marquaient par leur musique, énergique, puissante et solennelle, la majesté et la force à cette marche.

Le lendemain nous avions décidé de nous rendre dans un quartier commerçant à la recherche d'une des plus anciennes pâtisserie-confiserie de Séville pour y acheter du nougat espagnol, le fameux turron.
Au beau milieu de la place Duque de la Victoria, adresse de notre "confiteria La campana", où débouchent plusieurs rues piétonnes et commerçantes, nous avons encore rencontré une procession beaucoup plus importante et impressionnante que celle de la veille au soir. Là à quatre heures de l'après-midi sous un  chaud soleil, tous ces gens dégageaient la même impression, de plaisir de fierté et d'unité, y compris  dans la foule des badauds. 
Les photos qui suivent tenterons de vous rendre compte de l'ambiance ressentie à ces occasions. Malheureusement lors de la première rencontre , je n'avais pas mon appareil photo  et les images viennent de mon téléphone portable.  Prises à la nuit tombée dans la précipitation et dans une joyeuse cohue, vous me pardonnerez pour la mauvaise qualité des images.













A la place Duque de la Victoria.

L'énorme autel supportant les apparats religieux est si lourd qu'il ne faut pas moins de deux équipes de vint cinq  jeunes hommes pour le transporter.


Les équipes se relaient souvent car il fait horriblement chaud  sous le catafalque les cachant aux yeux du public.
Ces porteurs de l'équipe au repos portent la coiffe traditionnelle qui leur protège la nuque.



Une formation impressionnante













Finalement nous avons su par la suite que le mois de Mai est le mois  de la Croix, ce qui explique toutes ces processions.


J'espère vous avoir fait partager ces moments et vous dis

a an lot soley !

à un autre soleil !

lundi 6 juin 2016

Fierté andalouse, toros y caballos


Au cours de notre séjour andalou nous avons eu la chance de visiter une des plus grandes ganaderias de toros, c'est à dire un élevage de taureaux pour la corrida. Il s'agit de la ganaderia Domeq qui élève des taureaux dits de Lidia. Il y a plus de mille têtes de bétail sur l'exploitation dont trois cents vaches pour la reproduction.

Après la présentation de toros  prêts pour la corrida, nous avons eu droit à une démonstration de conduite de troupeaux et de dressage de chevaux.




Dans la brume matinale les toros poussés par le gardien à cheval nous foncent dessus. Heureusement il les arrête net avant la clôture.




Les cornes de ces toros élevés en semi liberté sont protégées par des étuis en fibre de verre . Cela  les préserve quand ils s'affrontent entre eux. Un toro aux cornes abimés n'est plus bon pour la corrida et perd sa valeur marchande. Un toro prêt pour le combat vaut entre 100 000 et 40 000 € selon son poids, sa "bravoure "estimée et la renommée de l'élevage.




Démonstration de conduite d'un troupeau de reproduction, un étalon pour une trentaine de vaches. Pour calmer la troupe on y adjoint des boeufs, ce qui facilite le travail des gardiens.

Tradition et modernité.



Un membre de la famille propriétaire, en tenue traditionnelle, nous fait une démonstration de dressage pour le gardiennage des toros. Les rênes sont tenus d'une seule main, l'autre servant à tenir la pique et à ouvrir et fermer les enclos.







Après les toros les chevaux.





Et pour terminer nous avons eu droit à une courte démonstration de l'école classique andalouse.






A an lot soley !
A un autre soleil !